loader

Les Pays les Moins Avancés définissent leurs priorités pour la COP27

6 novembre 2022, Charm el-Cheikh, Égypte– « La réponse mondiale aux impacts désormais inévitables du changement climatique doit être au cœur des négociations de la COP27 », a déclaré Mme Madeleine Diouf SARR, Présidente du groupe de négociation des Pays les moins avancés (PMA).

« L’Accord de Paris a redonné de l’espoir à des milliards de personnes. À Charm El-Cheikh, nous ne pouvons pas les laisser tomber. Nous devons rentrer d’Égypte avec des engagements clairs susceptibles de maintenir l’objectif de 1,5 degré en ligne de mire et de fournir le financement nécessaire à nos pays pour faire face à la crise climatique », a déclaré Mme Diouf SARR.

Concernant les pertes et préjudices, une question clé pour ces négociations, elle a indiqué : « La réponse mondiale au changement climatique a été trop lente, et nous en subissons déjà les conséquences : sécheresses tarissant nos moyens de subsistance, inondations emportant maisons et hôpitaux, des milliers de vies perdues. Le changement climatique est à l’origine de pertes et de préjudices irréversibles, et nos populations en paient le coût le plus élevé.

À Charm el-Cheikh, nous devons obtenir des modalités de financement pour faire face aux pertes et aux préjudices. »

Concernant l’atténuation, et à la lumière du dernier rapport sur les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) actuelles, Mme Diouf Sarr a souligné que « les niveaux actuels de réduction des émissions ne sont pas assez ambitieux. Des réductions importantes sont nécessaires, de toute urgence d’ici la fin de la décennie, pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Les dirigeants mondiaux peuvent venir à Charm el-Cheikh avec des déclarations ambitieuses, mais celles-ci doivent être accompagnées d’engagements concrets qui faciliteront l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris. »

Concernant l’adaptation, elle a déclaré que « les impacts du changement climatique sont visibles, nous devons nous y adapter. Dans nos pays, les communautés travaillent dur pour s’adapter au changement climatique ».

Qu’il s’agisse d’installer des sacs de sable pour endiguer les inondations, de passer à des cultures plus résistantes à la sécheresse ou de construire des maisons sur pilotis, les gens essaient de s’adapter aux changements.

Cependant, il subsiste toujours un écart énorme entre les besoins des pays et le niveau d’appui mis à notre disposition.

L’année dernière, les pays développés se sont engagés à doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025. Lors de la COP27, une indication claire de la manière dont cet engagement sera respecté est attendue. La COP27 doit également garantir un financement spécifique pour la mise en œuvre des Plans Nationaux d’Adaptation déjà élaborés.

Lors de la COP27, les délibérations se poursuivront au sujet du nouvel objectif quantifié de financement climatique. Mme Diouf Sarr a estimé : « Amplifier le financement climatique est essentiel à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. Nous nous attendons à ce que le nouvel objectif de financement climatique reflète véritablement le coût de la lutte contre le changement climatique et soit fondé sur les données scientifiques les plus récentes. 

« Pour les Pays les Moins Avancés, en particulier, le financement climatique doit prendre la forme de subventions et non de prêts. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être accablés par les dettes tout en faisant face à la crise climatique, dont nous ne sommes pas responsables. 

« Le retard dans la mise à disposition de l’objectif annuel de 100 milliards de dollars a été décevant. Le financement climatique doit être renforcé pour tenir cette promesse vieille d’une décennie et couvrir le déficit des deux dernières années. »

Eléments de contexte

La COP27 est la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre 2022.

Le groupe des Pays les moins avancés est composé de 46 pays d’Afrique, d’Asie-Pacifique et des Caraïbes, avec une population conjointe de plus d’un milliard de personnes. Particulièrement vulnérables aux chocs environnementaux et économiques, et touchés de manière disproportionnée par la crise climatique, nos pays négocient ensemble en tant que bloc lors des négociations sur le climat de l’ONU pour faire avancer notre intérêt commun d’une réponse mondiale juste et ambitieuse au changement climatique.

Madeleine Diouf SARR est l’actuelle Présidente du groupe des PMA et Cheffe de la division Changements Climatiques au ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique du Sénégal.