INTRODUCTION
Le littoral du Sénégal s’étend sur 700 km et correspond à la façade maritime de six régions administratives. Il constitue une zone attractive aussi bien pour ses écosystèmes très diversifiés (estuaires, niayes, lagunes, mangroves, dunes littorales….) que pour le développement des activités socio-économiques qui se traduit par :
- une forte concentration de la population sur la zone côtière (60% de la population sénégalaise (12,5 millions d’habitants en 2010) ;
- le développement de plusieurs activités économiques (tourisme, pêche, agriculture, industrie, mine….) ;
- une forte urbanisation (25,7 % du linéaire côtier entre 2005-2010) ;
- de nombreuses infrastructures.
Malgré une contribution de 68% au produit intérieur brut, le littoral sénégalais est très vulnérable.
Compte tenu des enjeux socio économiques du littoral et des vulnérabilités auxquelles il fait face, le Ministère en charge de l’environnement, à travers la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classées (DEEC), a mis en place en décembre 2012 la Division ‘’Gestion du Littoral’’ dont les missions principales consistent à gérer, prévenir et lutter contre toutes formes de dégradation du littoral notamment l’érosion côtière, mettre en oeuvre la gestion Intégrée des zones Côtières (GIZC) et définir les plans d’actions appropriés pour une gestion durable de côtes.
LES PRINCIPAUX PROBLEMES DU LITTORAL SENEGALAIS
Les problèmes du littoral sénégalais sont généralement :
L’érosion côtière qui se traduit par un recul du trait de côte, estimé en moyenne entre 0,5 et 2m par an. Ce problème constitue l’une des priorités nationales dans la lutte contre les effets des changements climatiques.
Les causes de l’érosion sont à la fois naturelle ou anthropique.
Parmi les causes naturelles on citera le relèvement du niveau de la mer, le déficit sédimentaire, l’instabilité des pentes, et les écoulements de surface.
Parmi les causes anthropiques on peut citer : l’extraction de sable, les constructions sur les plages et les ouvrages de protection mal conçus.
Les inondations sont un phénomène récurrent dans les principales villes du Sénégal. Elles sont reconnues comme un problème urbain et se produisent dans les points bas des zones urbaines et pendant la saison des pluies alors qu’à Saint-Louis elles sont également associées aux crues du fleuve.
Ainsi, à Saint Louis, l’ouverture du « Canal de délestage » avait permis de « soulager » les habitants des inondations de 2003 en évacuant les eaux de pluie vers la mer. De 4 mètres, à l’origine, la largeur de la brèche a atteint aujourd’hui plus 5 km, provoquant des nombreuses perturbations.
La pollution marine et côtière : l’environnement marin et côtier est aujourd’hui menacé par la pollution industrielle et domestique qui se manifeste avec acuité sur l’état des différents écosystèmes.
L’intrusion saline est particulièrement visible dans les estuaires et se manifeste par la présence des sols sulfatés acides. On estimait en 1991 que la salinisation des sols avait atteint 30 000 ha dans le delta du Sénégal, 90 000 ha dans l’estuaire du Saloum et 400 000 ha dans le bassin de la Casamance. Cette dégradation chimique constitue un frein a l’agriculture.
La dégradation des mangroves : l’effet des changements climatiques combiné à l’action de l’homme (coupe abusive) entraine la dégradation de l’écosystème de mangrove (diminution de la taille des palétuviers avant une disparition totale) qui joue un rôle important dans la conservation de la biodiversité (nurserie) et constitue une barrière contre l’avancée de la langue salée. Cet écosystème est progressivement remplacé par des surfaces nues appelées tannes à sols sulfatés acides.
Si l’occupation anarchique de la côte et l’érosion sont souvent cités, de même que l’invasion saline, on note aussi le manque de salubrité du littoral avec la question des déchets en tout genre qui polluent les plages et se retrouvent dans les eaux côtières.
Pour faire face à ces problèmes, des actions sont menées depuis plusieurs années par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), à travers la DEEC et avec l’appui de partenaires techniques et financiers.
Actions mis en œuvre au niveau de la DEEC
- Elaboration et mise en œuvre de plans de gestion intégrée des zones côtières,
- elaboration validation de la stratégie nationale GIZC
- restauration et suivi de l’écosystème côtier de mangrove,
- reconstitution, renforcement et suivi de l’écosystème de filao,
- reconstitution et suivi de plage par reensablement,
- action qui entre dans la gestion adéquate des déchets halieutiques et domestiques,
- élaboration d’études pour renforcer la connaissance sur la dynamique du littoral (étude de l’évolution morphosedimentaire du littoral sénégalais, étude de la vulnérabilité ),
- création du réseau des Iles de la Basse Casamance,
- mise en place de partenariat entre des Communes littorales (charte d’intercommunalité),
- mise en place et suivi d’ouvrage de protection en dur (digues, brise lame…),
- renseignement de la base de données de la MOLOA,
- installation et fonctionnement d’une unité SIG sur le littoral,
Perspectives :
- Elaborer les plans de gestion intégrée des zones côtières, pour les sites non couverts,
- Faire adopter et mettre en œuvre la stratégie GIZC,
- Mettre en place l’observatoire du littoral partie intégrante de l’organe du littoral.